Antonio Gonzales (Univ. de Franche- Comté)

La dimension spatiale de l’esclavage est souvent entrevue à travers les fonctions occupées par les esclaves au sein de la familia qu’elle soit l’expression de la pars urbana ou de la pars rustica. C’est donc l’aspect fonctionnel qui est envisagé. Pourtant, la philosophie stoïcienne s’est très tôt intéressée à l’harmonie des fonctions, des temporalités et des espaces dans lesquels l’humanité évolue. Pour cela, il fallait accorder aux esclaves une humanité réévaluée depuis les principes formalisés par Aristote en repensant notamment le lien entre la fonctionnalité d’un système esclavagiste et les cadres spatiaux dans lesquels il s’exprime. Nous montrerons, par exemple, qu’à travers les plans exposés par Pline de ses uillae ou des exposés de Sénèque sur le foisonnement urbain, la théorie des climats se retrouve au cœur d’une réflexion sur la place des individus et des catégories dans un espace où souffle l’inspiration stoïcienne.