Guy Labarre (Universitè de Franche-Comté)

Des études récentes se sont intéressées à la cité au banquet (P. Schmitt-Pantel 1992) ou aux manières de table (R. Nadeau 2010). En revanche, le monde de la servitude qui gravite autour du cercle des commensaux n’a guère été abordé. Dans les Deipnosophistes, Athénée convoque d’illustres lettrés à un banquet fictif au cours duquel ils rivalisent d’érudition. Même s’il s’agit d’un espace recomposé à des fins littéraires, Athénée s’inspire du réel et livre indirectement un témoignage sur la présence des esclaves et des serviteurs. Les occurrences nombreuses dans son œuvre permettront d’étudier ce monde de la servitude, d’analyser la place périphérique qui lui est réservée, et les rôles qui lui sont dévolus. Mais l’esclavage est aussi un sujet choisi qui vient parfois pénétrer au cœur du cercle des co-mangeurs. Il sera donc intéressant de confronter ces deux espaces, autour et au cœur du banquet, et de voir si leur herméticité est le reflet de l’idéologie des dominants.